Attention les gars, The Circular Drain n’est pas le
nouvel effort de Solefald mais une œuvre hydride scindée en deux parties qui
agglomère dans un premier temps la démo Jernlov de 1996 et dans un second, une
dizaine de classiques du groupe, remixés pour l’occasion par divers artistes
tels que Havoc Unit (ex- … And Oceans) ou Exorcise. De fait, cette rondelle,
publiée sur le propre label de Cornelius et numérotée et signée ( il existe
1000 copies) afin de célébrer le dixième annivversaire de The Linear Scaffold,
ne s’adresse aux fans absolus du duo norvégien et surtout, aux plus ouverts
d’esprit d’entre vous. Mais cette dernière précision n’imposait-elle vraiment
quand on sait que les acteurs en présence ont toujours eu une vision peu
orthodoxe de l’art noir ? Ainsi, la présentation jointe à l’album
s’apparente à une vraie déclaration d’intention, une profession de foi. Jugez-en par vous-même : « Solefald’s debut
album imposed philosophical fury on a scene still engulfeld in nonconceptual
fog. We experimented when everybody else was busy being true. ». Prétentieux
peut-être mais pertinent et tellement vrai ! Curieusement l’intérêt
premier de The Circular Drain réside moins dans le trésor exhumé que
représentent les quatre titres de Jernlov que dans les remixes. Explication.
Certes ces reliques, publiées à l’époque sous format cassette à 300 exemplaires
très vite épuisés ont été remastérisées et ont donc gagné en puissance
(« Motmenneske » va décoller votre tapisserie !), les die-hards
seront comblés. Toutefois, « Philosophical Revolt » et « When
The Moon Is On The Wave » figuraient déjà au menu du premier opus, The
Linear Scaffold. En revanche, quelle jouissance de pouvoir savourer le
grandiose « Sivilisasjonens Slor – Ravnens Fall », transpercé en en
son milieu d’un passage aux teintes celtiques absolument divin. Rien (ou peu)
de bien nouveau donc. La seconde partie, si elle ne sera certainement du goût
de tous, qui estimeront (peut-être à raison) que ces bijoux se trouvent
complétement défigurés par le traitement technoïde qui leur aient infligé,
mérite pourtant une attention soutenue. Car reconnaissons que la plupart des
morceaux retenus se voient véritablement transcendés et sont encore plus
gigantesques. Je vais citer notamment « Red For Fire + Black For Death »,
« Survival Of The Outlaw », « Fluorescent », bidouillé par
Lazare lui-même (il s’agit paraît-il de son titre favori) ou bien l’hypnotique
« A Motion Picture », tandis que le majestueux et superbe « Sun
I Call » le reste et se pare même d’une dimension nouvelle. Beau à en
pleurer tout simplement. Baroque, intellectuel, cinématographique, The Circular
Drain » se révèle donc être une très bonne surprise, intriguante certes
mais à la réussite incontestable. Dommage cependant que Solefald n’ait choisi
de revisiter quasiment que Neonism et son diptyque islandais alors que maintes
pépites de In Harmonia Universali auraient tout autant méritées d’être
retenues. Ce n’est pas grave. Dans tous les cas, quel groupe unique et
totalement à contre-courant de la scène black metal et c’est tant mieux !
(cT09)
Post Black Metal | 62:57 | Von Jackhelln Inhuman | FB
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