Décidément , ces Finlandais sont incorrigibles !
Reverend Bizarre a fait des émules avec sa manie de vidanger des EP d’une heure
(quand ce n’est pas plus !) et composé notamment d’une longue piste (ou
plus) d’une demi-heure. Après Moonsorrow, c’est au tour des joyeux lurons de
Swallow The Sun, chantre d’un doom death sombre et romantique, ne nous faire ce
coup-là. Garni de quatre autres titres initialement enregistrés sous forme de
démo mais qui ont déjà vu la nuit sur le premier (et à ce jour, meilleur) essai
du groupe, The Morning Never Came en 2003, Plague Of Butterflies est donc
surtout le véhicule pour la longue composition qui donne son nom à l’album,
d’une durée de près de 34 minutes. Elle se subdivise en trois segments. Le
premier, baptisé « Losing The Sunsets » commence par quelques notes
de guitare atmosphériques qui posent le cadre, avant de libérer une mélodie
poignante comme le groupe en a le secret. Puis un chant clair majestueux surgit
de cette brume. Et l’explosion ne tarde pas à venir, conduite par des lignes
vocales caverneuses qui semblent provenir du plus profond d’une tombe. Le
second pan éponyme se veut bien plus noir encore, enténébré par des effluves
quasi black metal tandis que le troisième et ultime volet, « Evael
10 :00 », tout d’abord accompagné par le bruit du ressac, s’enfonce
peu à peu dans les abîmes, au point de pouvoir plonger dans une nuit éternelle
une belle journée ensoleillée d’octobre, pulsation douloureuse d’une glaciale
beauté. Dommage donc que les autres morceaux, aussi bons soient-ils, tiennent
plus du remplissage que de la découverte de raretés demeurées inédites, car
« Plague Of Butterflies » s’impose comme une des plus belles pièces
écrites par Swallow The Sun et qui en même temps nous rassure sur la volonté de
ses géniteurs de demeurer fidèle au doom des caveaux et ce, en dépit d’un
succès qu’ils rencontrent. Mais, en l’état, ce EP est donc une œuvre un peu
boiteuse, dont seule une moitié mérite qu’on s’y arrête vraiment. A réserver en
priorité aux fans du sextet et aux amoureux transis de l’obscurité. (cT08)
Doom Death | 60:20 | Spinefarm Records | FB
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