Hordes

mercredi 16 octobre 2013

Chronique : Der Weg Einer Freiheit - s/t (2009)




Avec sa pochette au ton grisâtre visiblement inspirée par le travail de Gustave Doré, Der Weg einer Freiheit, premier méfait du groupe du même nom, semble être un énième étron de true black metal ou bien une nouvelle rumination suicidaire se nourrissant de l’humus burzumien. Or, le trio allemand, dont les membres s’activent également, entre autres, dans Frostgrim, ne s'embourbe pas dans une production primitive façon j’ai enregistré tout seul dans ma cave avec une chandelle et ne cherche pas non plus à se montrer plus suicidaire que le roi. Pour autant, on ne saurait prendre ce galop d’essai pour une comptine romantique pleine de gaité. Bien au contraire, Der Weg Einer Freiheit fait couler de ses riffs souvent entêtants une mélancolie inexorable ("Ewigkeit"), ce qui donne forcément une couleur sinistre à des compositions qui ont le bon goût de ne pas se prendre les pieds dans des tentacules interminables quand tout peut être dit en cinq minutes. Les Teutons l’ont bien compris et hormis "Neubeginn" et ses dix minutes au compteur, tous les autres titres respectent des durées raisonnables. La rapidité, relative, du tempo ("Spätsommer", "Zum Abschield"…), peut par ailleurs expliquer cette architecture qui conserve en définitive une certaine simplicité bienvenue. Sans être essentiel, cet opus se veut solide et professionnel et doit beaucoup à cette science de la mélodie obsédante qui vrille les chairs tel un scalpel que distille le groupe. Ainsi, "Frei", le bel instrumental "Aurora" ou "Neubeginn" suivent des courbes que tracent des lignes claires s’accrochant à la mémoire. De fait, Der Weg Einer Freiheit s’impose comme le chantre d’un black metal des plus mélodiques, empreint parfois d’une grande tristesse et corseté par cette froide austérité toute germanique. Originellement gravé en 2009 sous la forme d’un duo et réédité cette année par le label Viva Hate Records avec des parties de batterie enregistrées cette fois-ci par un troisième musicien et une piste supplémentaire ("Ruhe"), cet essai collecte assez de bons moments pour être considéré comme une réussite honorable dans le genre, à recommander à ceux qui aiment les ambiances sombres mais pas trop quand même, et emballées dans un écrin nerveux.



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