Yearning - Frore Meadow (2000)

Si les deux premiers albums étaient le fruit d’un effort de groupe, quand bien même Juhani Palomäki apparaissait déjà comme la tête pensante de Yearning, celui-ci ne se résume plus désormais qu’au chanteur–guitariste et au batteur Toni. Mais ce changement de personnel n’a aucune incidence sur la qualité de cette troisième offrande qui poursuit l’évolution entamée avec Plaintive Scenes vers une musique encore plus atmosphérique mais toujours empreinte d’une profonde mélancolie. 

Frore Meadow se veut l’album le plus expérimental du groupe. Après une première partie excellente et délivrant quelques unes des meilleures chansons composées par Palomäki (le sublime “ Bleak ” ou le lent et dépressif “ Autumn ”), lequelles sont comme d’habitude bâties autour de la superbe voix claire de ce dernier et sur des riffs de guitares lumineux et entêtants, s’enchaînent alors quatre morceaux très courts (à peine plus deux minutes chacun), entrecoupés d’un instrumental intéressant (“ Years Of Pain ”), qui certes fourmillent de bonnes idées mais dont la durée curieuse leur empêchent d’atteindre leur but. En gros, on reste sur sa faim.

Le suicidaire “ Elegy Of Blood ” en renouant avec la majesté de son second disque, nous rassure, de même que  “ In Strange Slowfooted Fever ” à la simplicite touchante ;  mais l’album s’achève maladroitement sur un long titre expérimental qui semble vouloir aller nulle part. Frore Meadow, tel Janus, offre donc deux visages : il passionne autant qu’il déstabilise. Au moins, reconnaissons à Yearning la capacité à éviter la stagnation artistique, remarque qui prévalait d’ailleurs déjà pour Plaintive Scenes. 7.5/10 (nb : chronique écrite en 2006 et non retouchée depuis).

A lire : With Tragedies Adorned (1997), Plaintive Scenes (1999), Evershade (2003), Merging  Into Landscapes (2007)

If the first two albums were the product of a group effort, even Juhani Palomäki already appeared as the brains of Yearning, it is more than just longer than singer-guitarist and drummer Toni. But this change in personnel does not affect the quality of this third offering that continues the trend started with Plaintive Scenes to a more atmospheric music but always imbued with a profound melancholy.

Frore Meadow wants to be the most experimental album of the group. After an excellent first half and delivering some of the best songs composed by Palomäki (the sublime "Bleak" or the slow and depressed "Autumn"), which as usual are built around a beautiful clear voice of the latter and on light guitar riffs and heady, four pieces are connected then very short (just over two minutes each), interspersed with interesting instrumental ("Years Of pain"), which certainly are full of good ideas, but the duration of which their curious from achieving their goal. Basically, we remain unsatisfied.

The suicidal "Elegy Of Blood" by reviving the majesty of her second disc, reassures us, as well as "In Strange Slowfooted Fever" to the touching simplicity, but the album ends on an awkwardly long trial basis which seems to go anywhere. Frore Meadow, like Janus, therefore offers two faces: it fascinates as much as destabilizing. At least, Yearning to recognize the ability to avoid stagnation artistic remark that existed already for Plaintive Scenes. 7.5/10 (nb: chronicle written in 2006 and not touched up since).